J’ai lu: Victor de Claudie Gallay

Hello tout le monde !

Je vous retrouve aujourd’hui pour vous parler du récit Victor de l’autrice Claudie Gallay. J’aime particulièrement sa plume et étais curieuse de la découvrir non pas dans un roman mais dans un exercice plus personnel, le récit.

 ♥ = Bof bof, à éviter

♥♥ = Sympa, sans plus

♥♥♥ = Pas mal du tout , j’ai passé un bon moment !

♥♥♥♥ = A lire absolument !

♥♥♥♥♥ = Attention, gros coup de cœur !

Les (♥) représentent les demis 

L’image provient de mon instagram.

J’ai lu: Victor de Claudie Gallay

Nombre de pages: 192 pages

Maison d’édition: Actes Sud

Date de parution (dans cette édition): 12 octobre2022

4ème de couverture:

Je lui avais pris la photo des mains, j’avais regardé le visage de près. J’avais vraiment décollé, tout de suite, m’étais embarquée pour cet homme que je voulais merveilleux, sûrement un voyageur, évidemment un voyageur ! Il suffisait de regarder le portrait, le profil, il avait de l’étoffe, de la tenue. Adieu mes gueux, mes paysans, mes ouvriers ! Je tenais un artiste ! Prise en flagrant délit d’orgueil.
C’était de lui que je venais, toutes mes failles, mes forces. Un fil nous reliait, j’allais le dévider.

Mon avis: 

Un récit sur l’arrière grand-père de l’autrice, Victor, le père de son grand-père. Père que celui-ci a connu sur le tard, car il n’avait pas assumé sa paternité et la maman avait placé l’enfant à l’adoption. 

L’autrice va donc revenir en arrière et mener l’enquête, recouper l’histoire de chacun avec les documents qu’elle arrivera à trouver, d’une manière presque obsessionnelle. 

Il est presque viscéral pour elle de connaître l’histoire de son grand-père, alors que celui-ci se contente de la vie qu’il a eu, sans chercher à en savoir vraiment plus sur sa vraie mère (qui l’a abandonné et dont il a une piètre image) et son vrai père, connu sur le tard (ce héros, même si lui aussi l’avait abandonné tout bébé finalement). 

Je dis la maison de grand-père mais, en réalité, c’était celle de grand-mère, elle l’avait reçue en héritage de ses parents, mais on disait chez grand-père, et grand-mère laissait dire, sans doute parce que cela évitait de discuter et que ça faisait pareil au bout du compte. 

Mais ce n’est pas pareil. 

Ma famille était férocement patriarcale. Je suis née fille, je sais parfaitement comment ça se passe. 

Une domination silencieuse, insidieuse, dès la petite enfance. Les filles se marient jeunes, elles perdent leur nom, elles s’effacent, s’érodent, se soumettent, deviennent ombres. 

Et ainsi la maison de grand-mère devient celle de grand-père et personne jamais ne rectifie. 

Victor, de Claudie Gallay, page 40

Ce récit va également mettre le doigt sur l’inégalité de traitement entre une femme et un homme face à l’abandon d’un enfant. La femme sera toujours beaucoup plus critiquée que l’homme. En effet, selon la tradition, la femme se doit d’avoir l’instinct maternel tandis que l’homme est volage par nature et n’a pas envie/besoin de se poser. L’autrice se pose de bonnes questions, soulève des problématiques intéressantes. 

Comme à son habitude, la plume de Claudie Gallay a su me happer et j’ai lu ce livre d’une traite, même s’il ne s’agit pas d’un roman. 

Seul bémol, j’ai trouvé certains passages un peu flous car finalement, l’autrice doit un peu broder autour de ce qu’elle a découvert, sans certitude que c’est bien la réalité. Elle imagine la vie de cet arrière grand-père séducteur et fantasque, qui a eu mille vies.

Un récit qui m’a touchée car on sent que l’autrice est en quête de ses racines et on ressent tout l’amour qu’elle porte aux siens.

Ma note: ♥♥♥♥J’ai lu: Victor de Claudie Gallay