Un an de blogging : Les aveux

Un an de blogging : Les aveux
Ça doit faire une petite année que j'ai ce blog maintenant. Je vois pas mal d'articles ayant pour titre "1 an de blogging", "Ce que bloguer m'a apporté", etc. Je lis ces billets et je vois que pour beaucoup, bloguer a changé pas mal de choses, au niveau de l'organisation, de la consommation de cosmétiques, mais aussi de la confiance en soi
Et je dois avouer que je ne me retrouve pas là dedans. Non, je n'ai pas plus confiance en moi, j'ai toujours peur que quelqu'un découvre mon blog, qu'il se moque de moi. Pourtant, je n'ai jamais reçu de commentaires méchants, jamais eu de remarques concernant cela. Mais j'ai peur d'être moquée, de ne pas être soutenue et totalement démoralisée. 
Sans faire Caliméro, j'ai des parents qui nous ont élevé dans la peur et la moquerie; plus jeune, à l'époque des skyblogs, mon père m'interdisait d'en avoir un. Je ne comprenais pas pourquoi puisqu'il n'avançait pas d'arguments. Du coup, je me disais "Si ça se trouve on est recherché, ils se sont exilés et on ne doit pas nous retrouver". Ça ne m'a pas empêché d'en avoir un. J'étais timide, mais paradoxalement, je voulais être connue, avoir une communauté qui me suit. Je n'étais pas populaire, j'étais même plutôt l'inverse, c'est toujours facile de se moquer de moi et mes parents ont été les premiers. 
Les premiers pas dans l'écriture et l'adolescence
Vers mes 12 ans, j'ai commencé à écrire mes premières "histoires". Ce n'était pas du grand art, juste mon imaginaire. Ça partait d'un objet, d'un rêve et ça devenait des nouvelles, des "romans". Un jour, mon père est tombé sur l'un d'entre eux et n'a pas arrêté de faire des allusions en se moquant. Il en était de même pour la danse, le fait de chanter sur ma balançoire... C'était lourd, humiliant, surtout à cet époque où l'on se cherche et où on a du mal à s'accepter. Du côté de ma mère, je n'étais jamais assez mince. Elle m'a fait commencé le sport à 12 ans pour ne pas que je prenne du poids, me disait dès que j'avais pris du poids que je devais faire attention, etc. A savoir que la seule fois où ma mère m'a dit que j'étais mince était quand je ne mangeais plus et que je faisais 41 kg (j'étais en aménorrhée, je perdais mes cheveux, je me scarifiais... Tu vois le tableau ?). 
Du coup, je me suis renfermée sur moi-même, je ne disais plus rien à personne. J'ai "bloqué" mon imaginaire car je pensais que pour être adulte, il ne fallait pas être créatif, imaginatif... Je me suis retrouvé en Terminale à ne pas savoir quoi faire de ma vie, les études que je voulais faire. J'ai loupé un an dans un BTS où je ne me sentais pas à ma place, où les filles ne se souciaient que de ta vie sentimentale sans savoir si toi, tu allais bien au fond. Je me souviendrai toujours du jour où une fille qui ne m'avait pas adressé la parole depuis 3 mois s'est approché et m'a demandé "T'es toujours avec ton copain ?" sans bonjour, ni rien. Le plus affligeant était que ce BTS nous destinait à devenir assistante sociale, Educateur spécialisé... Au final, j'ai découvert un monde superficiel qui m'a dégouté. 
Un an de blogging : Les aveux

"Trop riche pour toucher la bourse, trop pauvre pour vivre"
J'ai arrêté pour faire une licence de sociologie qui m'a permis de "sortir du nid familial" et m'a beaucoup appris sur le plan humain. J'ai pu grandir, m'accepter, me trouver "belle" d'où ma "devise": "Tant qu'on a une tête, 2 yeux, 1 nez, 1 bouche, que tu as tes 2 jambes et tes 2 bras, tu es belle/beau". A Dijon, je me suis sentie bien, j'avais repris le sport parce que je le voulais, pour me défouler et non par ordre de ma mère pour mincir. 
Pour aller à Dijon, et faire cette licence, j'ai dû batailler avec mes parents "Il n'y a pas de débouchés", "tu vas décrocher", "On va te payer un appartement pour rien". J'ai demandé si je pouvais avoir une aide sociale, mais non. Donc, j'ai dû travailler en semaine, pendant les heures de cours parfois, pour vivre.  J'ai eu ma licence en 3 ans, sans jamais aller aux rattrapages
Et puis, j'ai voulu faire une Ecole de Commerce. Lorsque j'ai exposé mon projet à mes parents, mon père m'a dit "il y en a une à Troyes, ça serait bien comme ça je t’emmènerai tout les jours, on payera pas d'appartement". A savoir que de Troyes au domicile familiale, il y a 2 heures de route aller/retour. 
J'ai passé les concours écrits où j'ai été accepté dans toutes les écoles pour l'oral. Je n'ai choisi que 2 écoles : La Rochelle et Troyes. Mon père n'était pas pour La Rochelle, puisqu'il fallait payer l'appartement et l'école. Il a eu de la chance que j'ai préféré Troyes donc. 
La suite : je me suis retrouvé à payer 8000€ l'année car mes parents ne voulaient pas m'aider. "Les parents qui payent l'ESC c'est ceux qui ont les moyens de se faire plaisir et d'aider leurs enfants", "Nous on va pas sacrifier nos vacances pour tes études", "Ne va pas me faire croire que les parents de tes copains font passer leurs études avant leur plaisir". J'avais mis de côté grâce aux jobs d'été que j'avais fait donc je pouvais financer l'ESC... Je vous avoue que cette année, ça a été plus compliqué car je n'avais plus les 8000€ sur mon compte. De plus, je prépare un double diplôme, j'ai donc une charge de travail 2 fois plus importante et je peux avoir souvent des journées qui se terminent à 20h et commencer le lendemain à 8H (Tu te rappelles les A/R de 2h par jour ? donc en gros, je rentre chez moi à 21h, et je repars à 7h le lendemain. Ajoute à ça la fatigue et les examens à réviser...)Je vis donc chez mes parents et je sens que ça ne va plus aussi bien qu'avant, à Dijon. Je me retrouve "grosse", vide, triste... 
L'année dernière j'ai donné naissance à Pretty Little Swan au domicile familiale (puisque ça faisait quelques mois que j'étais retournée vivre chez mes parents), en cachette. Mes parents se moqueraient de moi s'ils l'apprenaient.
Pour être honnête, si j'ai crée ce blog, c'était pour en savoir plus sur le monde de la beauté, connaitre des marques, car je dois faire un stage de fin d'études à l'étranger et je voulais "avoir le choix", voir ce que ce monde pouvait m'offrir. Je voulais partager, échanger avec d'autres, appartenir à une communauté. Je n'aspire pas à être connue car j'ai vraiment peur que mon entourage le découvre et se moquent de moi. C'est pourquoi le blog n'est pas sur Facebook, que la qualité des images n'est pas top (étant chez mes parents je prends mes photos dans ma chambre, où l'exposition au soleil n'est pas au rendez vous), que peu de monde me suit. 
Parfois, je pense à arrêter car je pense que je me suis mise dans la blogosphère trop tôt, que je m'y remettrai plus tard, lorsque j'aurai un "chez moi", avec une belle pièce pour mettre tout mes produits. Et puis je me dis que sans le blog, même si ça me prend du temps, je serais triste car je ne pourrais plus partager, je me sentirais en "dehors" de ce monde, je n'aurais plus mon petit univers, mes petites habitudes. J'ai du mal à voir ma vie sans finalement. Ca ne m'apporte pas de confiance en moi, mais des connaissances, des compétences, des rencontres...
Et pour cela, MERCI
Un an de blogging : Les aveux