Une troyenne à montréal #1 : le choc des langues

UNE TROYENNE À MONTRÉAL #1 : LE CHOC DES LANGUES
Après deux ans d'expatriation, l'accent québécois me fait toujours sourire sauf que maintenant je suis presque capable de l'imiter. Mais au début c'est pas tant l'accent qu'on attrape, mais les petites expressions.
Pour te dire, dès les premiers mois, j'ai vite troqué mes :
- 'alors...' contre le 'fait que...'
- 'voilà quoi' contre les 'fait que c'est ça'
- 'c'est pas mal' contre les 'c'est pas pire'
- Sans compter le 'ce sera pas long !'
J'ai mis peut-être bien quelques mois à intégrer vraiment la plupart des expressions. J'ai bien sûr d'heureux souvenirs sur les premières fois où j'ai eu l'air très con :
- Thea, tu fais quoi à soir ? (qui veut dire CE soir)
Moi, forcément j'entends 'UN soir'.
Ce à quoi je réponds du tac au tac : Je sais pas... Ça dépend quel soir ?
- Ben À soir...
- (Putain) Mais quel soir... ?
Malaise #1.
- Mais sinon tu restes où ? (qui veut dire t'habites où)
- Ben... là... je reste ici... pourquoi ? répondis-je le coeur en panique, ne sachant absolument pas où cette personne voulait en venir.
Malaise #2.
Après un dîner (=déjeuné en France parce que le dîner français=souper ici, tu m'suis tu ??), bref après un dîner assez chargé en ail, je demande un chewing-gum. J'ai eu droit à une minute de silence... Puis :
- aaAAaaaah Esti tu peux tu appeler ça comme du monde ! S't'une gomme que tu veux ??
- Bon ok une GOMME, soit. Mais comment t'appelles le truc pour effacer le crayon de papier alors hein ???
- Ben, une EFFACE.
Malaise #3.
Ok y'a de la logique dans tout ça, j'avoues et je capitule. Faut dire que je capitule facilement surtout quand on me dit que l'équivalent de notre 'critarium', c'est un 'pousse-mine'. Sérieux, j'en ai eu mal au ventre de rire. Comment c'est trop mignon !!
Et ça ce n'était rien que le début d'une longue liste de malaises... qui ont souvent donné de franches rigolades et de belles amitiés.
Ils sont quand même chelous ces québécois, mais je les aime en tabarnak.