Parce que je n'ose ouvrir les yeux.
Parce que j'ai peur, ça semble si merveilleux.
Et si, comme une bulle de savon, ça m'échappais ?
Si mon brouillard n'était fait que pour durer ?
C'est extrêmement diffus, je n'en distingue que les contours.
C'est beige, lait vanillée ou simplement blanc,
C'est doux, chaud et très enveloppant.
Sous la pulpe de mes doigts, ce quelque chose me mets en émoi.
Je sens un truc nouveau, une sensation inconnue
Que mon esprit imagine avec pleins de sous entendus,
Je le respire avec gourmandise : ça sent le sucre et le caramel !
Ce cocon est baigné d'une lumière vive,
Une lumière qui me fait plisser les yeux,
Qui me transperce et me paralyse
M'empêchant ainsi d'aller à la dérive.
Elle s'impose à moi et ne me laisse pas le choix,
Seulement celui de protéger mes yeux.
Mais c'est plus fort que moi,
J'ouvre sans fards mes bras et mon cœur
Et je te fais confiance.
Les océans sont silencieux, pas de vent, pas de vagues.
Je laisse mon chagrin prendre le large
Et me permets de croire au soleil qui se lève
Pour nous donner chaque matin une nouvelle page.
Qui d'autre que moi pour la réaliser ?
Qu'il est apaisant de se laisser porter,
Par une source nouvelle pleine de vie.
Elle diffuse en moi et me remplie
Je suis perdue, elle m'a happé.
Comment revenir sur mes pas, maintenant que je sais ?
Je pose mes bagages,je lance mes pierres de lune.
Dans un grand sac elles tombent, une à une.
Elles appartenaient à la nuit et son univers
Ma nuit qui est parfois faite d'insomnies et de théières.
Je dépose à mes pieds des kilos de lassitude
Que j'ai porté sur moi avec tant d'habitude.
Je m'allège de tout ce qui m'a tant pesé sans le savoir
Et mes poumons peuvent se déployer, je respire
Ça sent le printemps et le mimosa
Et ça fait bondir mon cœur : j'adore ça
Je respire le jour, je m'enivre de l'air
Je laisse venir à moi les rayons de lumière
Je m'étourdis de toi, je ne me reconnais pas
Je t'offre ce qui sort spontanément de moi:
La lumière dans mes yeux grands ouvert
Et mon sourire qui court vers toi.
