Le parcours de Gwen, témoignage...

Merci Gwen pour ce magnifique témoignage, merci de t'être livrée avec autant de sincérité ! Je vous laisse découvrir...

Bonjour,

Cela fait un moment que je vous suis toutes dans cette démarche qu’est l’acceptation des cheveux blancs...Ce qui à mon sens n’est pas simple du tout ! Donc bravo à chacune ! 

Pour ma part, j’ai 34 ans. Premier cheveu blanc à 19 ans ! Je suis châtain foncé à la base. J’ai aussitôt arraché cet intrus. Par la suite, comme j’avais toujours eu envie d’être rousse, je me suis lancée dans une coloration…Au fil des années, je suis passée par toutes les déclinaisons de roux, du flamboyant au blond vénitien. Et tout le monde m’a toujours dit que ça m’allait super bien (mon entourage, le coiffeur…). Mon mari m’a connue rousse…Mon entourage professionnel me croyait rousse…Ma famille avait oublié ma couleur d’origine ;-)

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Pour autant, je faisais mes couleurs parce que j’en avais envie…C’est devenu un problème le jour où « d’envie » c’est devenu « contrainte » parce-que mes racines repoussaient trop vite, d’un châtain mâtiné de blanc. J’en avais ras-le-bol d’entendre « tu devrais refaire ta couleur », quand j’avais fait celle-ci 15 jours plus tôt, à peine ! 

Donc un printemps, j’avais 31 ans, j’ai fait le tour du net…Je réfléchissais à retrouver ma couleur naturelle, mais j’avais besoin de lire d’autres témoignages. Et puis faire le deuil de ma « rousse-attitude », et assumer…Et ce cheminement je l’ai fait d'abord dans ma tête, avant de le mettre en oeuvre. Le roux me collait à la peau, tant et si bien que personne ne m'imaginait poivre et sel (même pas moi en fait). Donc un peu l'impression de remonter une rivière à contre-courant. Mais les gens qui m'aiment (mes grandes copines, ma famille) m'ont encouragée à aller au bout de mes envies (lubies ?) quitte à revenir sur mes pas si je n'aimais pas. Car il est vrai qu'il est de toutes façons plus rapide de se recolorer si besoin, que de laisser pousser ses racines. L'affaire de 2h chez le coiffeur si je ne me supportais plus (ce sur quoi beaucoup aurait parié je pense). Et puis dans le fond, n’ayant pas vu ma couleur naturelle depuis plus de 10 ans, je ne savais même pas quelle était la proportion de cheveux blancs dans ma tignasse (pas assez pour que ça soit joli ?), et si je me supporterais en châtain.

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Donc voilà, j’ai finalement arrêté de me colorer…Les semaines, puis les mois ont passé…Tout le monde a cru que je craquerai, mais j’ai tenu bon. J'ai coupé mes cheveux longs pour que ça aille plus vite et supporté 18 mois de transition, jusqu’à ce qu’on coupe mon dernier cheveu coloré, voilà 2 ans.

J’ai retrouvé des cheveux tout doux, comme ceux de mes enfants. Plus besoin de masque ou d’après-shampoing pour les hydrater. J’ai modifié mon maquillage. Je fais davantage attention à ma coupe, à ma coiffure, pour ne pas avoir l’air négligé. J’ai acheté plein de pinces de toutes les couleurs, un lisseur que je n’utilise finalement pas.

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Tous les commentaires autour de moi ont finalement été extrêmement positifs/et positivement supris dans l’ensemble. Mais les cheveux blancs assumés ne laissent personne indifférent…

Donc j’entends parfois « tu devrais te laisser quelques années avant d’assumer tes cheveux blancs, tu es encore jeune », « ça te durcit les traits »…Je sais mon mari nostalgique de ma couleur rousse, qu’il aimait beaucoup…On me donne parfois 4 ou 5 ans de plus que mes 34 ans.

A l’inverse, on me dit aussi souvent que ça me va bien, ou même très bien. Que c’est super d’assumer. Et puis j’aime me dire que le « temps s’est pris dans mes cheveux » comme le dit la chanson. Je me sens « moi ».

Est-ce que je tiendrai ? Est-ce que je résisterai ? Aux commentaires les moins obligeants ? Au temps qui passe ? Au blanc qui supplantera un jour le châtain ? Franchement je ne sais pas, je ne le jurerais pas. Parfois je suis sur le point de craquer et courir chez le coiffeur, pour faire une surprise à mon mari et redevenir rousse, couleur que j’adorais par ailleurs. Et puis je croise une femme, avec des racines visibles…une couleur pas très réussie…Et la satisfaction de m’être affranchie d’un protocole et des mains du coiffeurs me retient. Certains matins j’adore mon « poivre et sel ». Certains matins je l’aime moins. Mais pour l’instant je continue mon chemin. Je me suis même mariée en "poivre et sel" ! Contre l'avis du coiffeur qui me conseillait de les camouffler pour le jour J.

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La féminité est-elle l’apanage des femmes qui se colorent ? Probablement pas. En revanche je considère que la couleur rend les femmes libres !! D'y céder ou pas.

Voilà pour mon parcours ;-) Merci de m’avoir fait partager les vôtres !

Gwen

Belle journée...