La minute "Sur le divan"...

"Il y a un truc qui va pas chez moi !", voilà la phrase qui sort régulièrement de ma bouche, qui trotte dans ma tête ces derniers jours, juste après avoir croisé mon reflet dans une glace. Exprimée à voix haute, toujours en présence de ma moitié, et je rajoute alors "Je crois que le problème vient de mes cheveux !", et là j'attends quoi à votre avis ? Et bien oui ! Qu'il me rassure ! Parce que ces derniers jours je recommence à douter et je ne me sens vraiment pas à mon avantage. 

Voilà ce que j'écrivais fin janvier lorsque je démarrais cet article "Sur le divan", des mots dictés par les doutes qui m'assaillaient à ce moment-là.

Et puis ce dernier est resté inachevé. Je l'ai bien ouvert quelques fois pour relire ce premier paragraphe, mais rien n'est venu le compléter. Comme à chaque fois pour les articles "Sur le divan", accoucher de moi-même, de ce que je ressens, n'est pas simple. Encore moins lorsque LE bon moment n'est pas arrivé. 

Aujourd'hui, un mois plus tard, je me sens prête à faire, après 14 mois de transition, le point sur mon parcours. 

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31 janvier, je doute, l'image que me renvoie le miroir me déplaît vraiment. Je vais même jusqu'à évoquer l'idée de recolorer, sans avoir vraiment l'intention de le faire, mais plutôt pour voir si mon conjoint tente de m'en dissuader et me soutient toujours dans ma démarche. Et c'est le cas ! OUF !!! Cela me fait du bien. 

Deux jours plus tard, petite visite chez le coiffeur pour rafraîchir l'arrière et repartir sur une base de carré. Quelques coups de ciseaux qui clouent (un peu !) le bec à la "vilaine petite voix".

J'ai envie de retrouver de la longueur, et psychologiquement, même s'il me reste encore du henné, essentiellement à l'avant, j'ai l'impression de franchir un cap, en repassant de cheveux "un peu courts" à cheveux "de nouveau un peu longs".

Celui qui est visiblement encore plus impatient que moi, c'est mon compagnon. Il est finalement peu fan de ma coupe de cheveux (trop courte selon lui !) et "en a marre" de ma bicolorité sur les côtés. Il n'arrête d'ailleurs pas de me répéter :

"Quand ils seront longs et tous de la même couleur, ça fera beau !"

"Euh...donc là c'est moche, c'est ça ?" (Oui je sais, j'interprète !!! ;-))

Il y a quelques jours, en ayant ramené mes cheveux, côté droit, vers l'arrière avec une "pince-fleur", j'ai eu droit à :

"Là c'est beau tes cheveux gris, ils illuminent ton visage. Parce qu´on ne voit pas les restes de coloration." 

Ok !!! Plutôt positif tout ça ! 

Et je suis bien d'accord avec son point de vue ! C'est d'ailleurs pour cette raison, que depuis quelque temps, je ramenais régulièrement mes lunettes de vue sur ma tête, pour un effet "serre-tête", front dégagé et disparition de mes longueurs colorées qui partaient alors vers l'arrière et n'étaient plus visibles de face. Jusqu'à ce que l'on me dise que c'est mauvais pour les verres, et comme je viens de changer mes lunettes, et bien j'ai arrêté !  

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Je n'ai pas choisi l'image ci-dessus par hasard ! Vous aurez saisi le clin d'oeil à mon pseudo "Citronjaune" mais aussi parce que je suis de nature impatiente et que les paroles de ce citron m'ont inspirée une réflexion.

Nombreuses sont celles qui ont décidé de ne pas passer par une coupe courte et pour qui la bicolorité n'est pas une période très agréable. Pour celles qui ont beaucoup coupé à un moment donné et qui ont envie de retrouver de la longueur, l'impatience se fait également sentir.

Et pourtant..."Dans la vie il ne faut pas être pressé", chaque étape doit se vivre pleinement. Certes il y a le but final, à ne pas perdre de vue, mais le chemin pour y arriver a lui aussi toute son importance.

Je fais partie de ces personnes qui veulent avoir fini avant d'avoir commencé, qui ont du mal à prendre une chose après l'autre. Etre uniquement "dans l'attente de..." coûte beaucoup d'énergie et on se retrouve très vite comme "un citron vidé de son jus". Etre en décalage avec ce que l'on vit "ici et maintenant", parce que le mental est ailleurs et tend déjà vers autre chose, qui n'est pas encore, est source de tension intérieure. 

Vivre chaque étape pleinement, en acceptant simplement ce qui est, est reposant et apaise le mental.

C'est ce que j'essaye de faire actuellement, lâcher prise, prendre un jour après l'autre et laisser pousser tranquillement sans me focaliser sur mes restes de coloration.

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Mes doutes ? Ils vont et viennent...Et je ne peux achever cet article sans vous parler de ce qui suit ! J'en ai réellement besoin.

Samedi soir, alors que je faisais le tour de ma rubrique "journal de coupe" je suis tombée sur ces photos. Elles ont été prises il y a pratiquement un an et apparaissent dans mon premier journal de coupe. On n'y voit pas mes repousses. Je n'y ai vu qu'une belle couleur, longueur et texture de cheveux et j'ai eu du mal à me reconnaître ! Oui, je me suis trouvée changée, la jeune femme que je voyais là me paraissait très loin de celle que je suis actuellement. Je me suis empressée de les mettre sous le nez de mon conjoint en disant :

"J'ai pris un coup de vieux !" 

C'est sorti tout seul, sans réfléchir, c'est ce que j'ai ressenti instantanément, de façon très intense ! OUI, j'ai dit ça !!!

Mon conjoint a souri...sans me contredire !  

Nous n'en avons pas parlé. Il était tard. De toute manière, je ne cherchais pas à ce qu'il me convainque du contraire. Rien n'aurait pu me faire changer d'avis.

En me voyant juste ci-dessus, je ne retrouve pas cet air "juvénile". Je ne parais plus "toute jeune" comme l'écrivait Piplette dans les commentaires de ce premier "journal de coupe". Indéniablement, les cheveux blancs véhiculent un message de maturitéPeut-être que je fais simplement mon âge !? "Toute jeune" ? Je ne le suis plus. Cela ne veut pas dire qu'à 36 ans je me considère comme étant "vieille". 

Ma réaction, ce soir-là, prouve à quel point il est douloureux de laisser la place à celle que l'on est vraiment, de se séparer de son ancienne image. Celle à laquelle on s'accrochait depuis de nombreuses années, celle qui nous sécurisait et nous faisait paraître ceci ou cela...

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Si je remets ma démarche en question ? NON !!!                                                                              

Etre libérée des contraintes de la coloration est jouissif et je ne perds pas de vue ma motivation profonde qui est de m'accepter telle que je suis.

Bien sûr que j'ai changé, que je dégage autre chose, et bien sûr que je rejette cela à certains moments. Cela prend du temps. J'ai décidé de me laisser ce temps-là.

D'ici un an j'en aurai fini avec la bicolorité et il me restera à atteindre la longueur souhaitée. Laissons venir...Un jour, une chose après l'autre, c'est bien ce que j'écrivais plus haut non ?

J'ai été longue, merci de m'avoir lue !

Belle journée !!!