La langue des signes adaptée aux bébés : mon expérience

Publié le 17 octobre 2018 par Mariel @leblogdeneroli

Je vous en avais parlé brièvement dans cette vidéo, et vous avez été nombreuses à vouloir un article dédié à ce sujet ! Nous pratiquons la langue des signes avec notre fille Inès depuis son premier anniversaire environ. J’aurais adoré m’y mettre plus tôt, mais plusieurs freins m’en ont empêchée (manque de temps/motivation, le fait que la crèche dans laquelle allait Inès ne pratiquait pas cela…). La première année d’un enfant est un réel chamboulement sur tous les plans, et je me suis peut-être sentie un peu « dépassée » par tant de bouleversements que je n’ai tout simplement pas pensé à me pencher sur la question de la langue des signes. J’ai eu le déclic il y a quelques mois, après en avoir parlé avec une amie qui pensait s’y mettre avec sa fille. Je ne peux pas expliquer ce qui m’a décidée à m’y mettre, mais je me suis dit que c’était le moment !

La langue des signes adaptée aux bébés : le déclic

Inès avait donc tout juste un an, un caractère qui s’affirmait peu à peu et surtout, de plus en plus de besoins auxquels nous devions apprendre à répondre. Lors des premiers mois, les bébés sont assez « passifs » et se laissent plus ou moins porter par les choix de leurs parents. Dès l’âge d’un an, j’ai senti une réelle frustration lorsque je ne comprenais pas les demandes de ma fille (qu’elles concernent des actions simples du quotidien, comme manger ou faire ses besoins, ou bien l’expression d’émotions). La langues des signes m’est donc apparue comme la solution la plus simple à mettre en place, en attendant l’acquisition complète de la parole par notre fille.

La langue des signes adaptée aux bébés : quand commencer ?

Idéalement, au plus tôt ! Il faut faire en sorte que les mots accompagnés de gestes deviennent un réflexe pour vous, pour que votre enfant les intègre au plus vite. Nous nous y sommes pris donc un peu tard (idéalement, j’aurais souhaité démarrer autour des 3-4 mois d’Inès). Vous remarquerez que les premier gestes de mimétisme arrivent vers 7-8 mois : c’est, selon moi, le meilleur moment pour commencer à signer quelques mots avec votre bébé, puisqu’il essaiera rapidement de vous copier.

La langue des signes adaptée aux bébés : à qui la faire pratiquer ?

Au plus grand nombre de personnes qui entourent l’enfant (personnes responsables du mode de garde, parents, grands-parents ou toute autre personne intervenant au quotidien auprès de l’enfant). Toutefois, si ces différents acteurs ne jouent pas le jeu, rien de grave ! Vous restez les parents et la figure d’attachement principal de votre enfant : ne voyez pas cela comme un frein pour la mise en place. J’ai d’ailleurs regretté, après coup, d’avoir trouvé l’excuse de la crèche (et du fait qu’ils ne pratiquaient pas la langue des signes) qui m’avait empêchée de me lancer. Depuis, nous avons déménagé et la nouvelle crèche dans laquelle Inès se rend pratique la langue des signes au quotidien : un vrai bonheur ! D’autre part, Inès ne pratique pas la langue des signes avec ses grands-parents mais ils ont toutefois appris quelques mots « par la force des choses » et communiquent parfois avec elle de cette façon-là.

La langue des signes adaptée aux bébés : les a priori

Inès signe « yaourt »

Beaucoup de parents pensent que l’apprentissage de la langue de signes retarde l’apprentissage du langage : c’est complètement faux, pour peu que vous accompagniez chaque geste du mot associé ! La langue des signes ne doit pas remplacer le langage oral, mais bien venir le compléter. Ainsi, chaque mot exprimé en geste devra également être prononcé à l’oral. Les études le prouvent : les enfants pratiquant la langue des signes depuis le plus jeune âge ne parlent pas ni moins bien ni moins vite. Le fait de communiquer de façon orale ou par les gestes mobilise la même zone du cerveau et n’entraînera donc aucun retard d’apprentissage.

La langue des signes adaptée aux bébés : les bienfaits

Inès signe « encore »

Moins de frustration : en toute logique, répondre au plus vite et au mieux aux besoins de l’enfant créera un sentiment de satisfaction de son côté. L’exemple parfait est pour moi le moment du coucher : Inès sait faire le signe « dodo » depuis plusieurs mois, et cela nous permet de la coucher dès les premiers signes de fatigue. Cela évite d’en arriver à la phase cruciale de l’épuisement, où l’endormissement est alors bien plus compliqué. J’entends souvent dire au sujet de notre fille qu’elle pleure peu, ne crie jamais… Je suis persuadée que c’est la langue des signes qui nous a aidés puisque nous arrivons à la comprendre assez vite (sauf exceptions, bien sûr!).

Renforcement du lien parent / enfant : une véritable relation de confiance et de complicité s’installe ! J’ai vraiment eu l’impression que la langue des signes m’avait fourni une sorte de « dictionnaire » pour mieux comprendre ma fille. Nous avons toujours été très complices tous les 3 mais cela a véritablement renforcé nos liens.

Un regard différent sur le monde du handicap : c’est une valeur très importante pour moi, que je souhaite inculquer à ma fille. J’ai l’espoir qu’elle parvienne à parler avec des personnes malentendantes plus tard (même si la langue des signes pour bébés est une version simplifiée de la langue des signes classiques ; c’est un langage contrairement à la LSF qui est une langue à proprement parler). De mon côté, je souhaite apprendre la langue des signes depuis de nombreuses années, tout en ne parvenant pas à trouver une formation adaptée à mon planning de travail… je ne désespère pas, et souhaite à tout prix rajouter cette corde à mon arc !

La langue des signes adaptée aux bébés : par quels signes commencer ?

Inès signe « dodo »

Souvent, ce sont les mêmes signes qui reviennent : dormir, manger, boire, encore… des gestes fréquents et qui rythment le quotidien de votre enfant. Ne vous forcez pas à signer des mots que votre bébé prononce déjà : Inès a commencé à dire « Papa » et « Maman » dès l’âge de 7 mois, nous n’avons donc jamais signé ces 2 mots puisqu’elle les prononce d’elle-même ! Ses premiers mots signés ont été : dodo, manger et encore. Depuis, son « vocabulaire » s’est enrichi avec yaourt, crèche, pipi, boire… Depuis ses 18 mois, elle apprend à toute allure et enregistre parfois de nouveaux mots en quelques jours seulement !

La langue des signes adaptée aux bébés : les outils

J’avais commencé par acheter quelques livres, dont je ne me suis finalement jamais servie, et pour une raison toute simple : je n’arrivais pas à retenir les bons gestes lorsqu’ils étaient expliqués par le biais de photos ou de texte

Bébé s’exprime par signes* / Signe avec moi* / 115 signes du quotidien* / Encore!*

Je vous glisse ci-dessus quelques références que j’avais achetées et dont je ne me suis finalement pas servie. Je me suis donc tournée vers des méthodes ludiques et virtuelles, où l’apprentissage est plus aisé en ce qui me concerne (mini clips vidéo, GIFs…). Voici mes préférés :

  • Bébé Blabla : mon site préféré, celui qui m’a lancée et qui m’a le plus épaulée. Mention spéciale pour la newsletter, très bien faite et complètement déculpabilisante, qui répond à des questions de parents en toute simplicité.
  • Bébé fais-moi signe : une mine d’informations sur le sujet, un site très complet.
  • YouTube : quelques reportages sont disponibles et peuvent vous aider à comprendre l’essentiel de la langue des signes en quelques minutes !
La langue des signes adaptée aux bébés : un succès grandissant

On parle de plus en plus de la langue des signes adaptée aux bébés, preuve en est avec ce reportage diffusé dans l’émission La Maison des Maternelles :


Je pense avoir fait le tour du sujet, toutefois, si vous avez la moindre question, je suis à votre disposition dans les commentaires ! Et n’hésitez pas à partager votre expérience concernant la langue des signes adaptée aux bébés, c’est toujours très utile de voir les différents vécus de chacun ♡

L’article La langue des signes adaptée aux bébés : mon expérience est apparu en premier sur Le Blog de Néroli.