Le cinéma éphémère La Forêt Electrique, au cœur de la friche industrielle de la Cartoucherie.

Publié le 02 octobre 2018 par Léa @EPP_Lea

Si tu as suivi mes dernières aventures, tu sais que j'ai récemment déménagé de Caen à Toulouse. Ce premier mois loin de ma famille et de mes habitudes mais très proche de la solitude et du dépaysement a été très enrichissant, je t'en parlerai peut-être davantage une prochaine fois. Quoi qu'il arrive, j'ai une ville immense à découvrir et je n'ai pas voulu attendre de me construire toute une bande de joyeux copains pour aller l'explorer. Samedi dernier, je suis allée voir Ernest et Célestine à La Forêt Electrique. Rien d'exceptionnel à première vue mais cramponnes-toi à ton siège : il s'agit d'un cinéma éphémère créé dans une friche industrielle, celle de la Cartoucherie. Je te raconte en détail cette expérience unique !
PETIT POINT HISTORIQUE
Tu l'as compris, je ne suis pas de la région et très peu calée sur son histoire. Je ne pourrai donc pas te la raconter avec précision et j'essaierai d'être concise pour éviter de raconter n'importe quoi. Les Halles de la Cartoucherie étaient initialement des ateliers de munitions, notamment exploités entre 1914 et 1945. Près de 15 000 employés, dont beaucoup de femmes appelées « munitionnettes » fabriquaient chaque jour des cartouches mais aussi de petits obus. Ces halles de 13000 m² sont maintenant en cours de réhabilitation afin de créer un lieu respectueux de l'environnement, participatif, évolutif et menant au partage. Différents espaces seront aménagés : restauration, relaxation, bien-être, sportif, co-working, auberge de jeunesse, salle de spectacle... En attendant, cet endroit reste plein de vie et est ouvert à différents projets culturels éphémères. C'est ainsi qu'a ouvert le cinéma La Forêt Electrique.

Juste à côté du cinéma.

AVANT LA SÉANCE

Quitte à porter un regard neuf sur la ville, j'ai décidé d'assez peu me renseigner avant mes expéditions. Je suis récemment tombée sur l’événement Facebook d'une projection d'Ernest et Célestine à La Forêt Electrique qui a suffi pour me séduire (je suis absolument dingue de cet ouvrage et du travail de Gabrielle Vincent). Je savais simplement que le cinéma était éphémère alors j'imaginais que l'expérience serait assez dingue. Spoiler alerte : je ne me suis pas trompée ! Munie de mon GPS, je traversais des zones de travaux, des constructions plus ou moins abouties, parfois très modernes, mais aussi des bâtisses en ruine. J'avoue m'être plusieurs fois demandé si je ne m'étais pas trompée, j'avais du mal à imaginer un cinéma au milieu de tout ça. J'ai fini par tomber nez à nez avec ce lieu qui dénote par sa devanture vraiment attrayante au milieu des poussières et des gravats.
J'ai d'abord eu du mal à trouver l'entrée ; je suis arrivée dans les halles qui m'ont faite un peu paniquer. Je ne m'attendais pas du tout à un espace aussi grand et impressionnant. Je n'imaginais pas une friche industrielle, quoi ! Je suis finalement arrivée au bon endroit, accueillie par Agnès Salson, l'une des créatrices de ce très beau projet. Ce petit hall d'accueil dénotait encore une fois par rapport à ce que j'avais vu précédemment : moderne et chaleureux. On y retrouve tables, fauteuils et canapés, œuvres picturales aux murs, affiches mais aussi et surtout un espace bar où l'on peut siroter à peu près tout type de boisson avant, pendant et après la séance. C'est l'endroit idéal pour discuter et faire de nouvelles rencontres.
J'ai finalement acheté ma place à 6€. C'est un tarif unique qui s'abaisse à 5€ pour les enfants. Attention cependant, ils ne prennent pas la carte bancaire ! Avant d'entrée dans la salle, on m'équipe d'un casque.
Une fois dans la salle, j'ai à nouveau contemplé ce contraste auquel on m'avait habituée dès m'on arrivée ici : de beaux sièges d'un rouge flambant sous un plafond ajouré par quelques tuiles manquantes. Pile à l'heure, aucune bande-annonce comme je peux avoir l'habitude d'en voir, le film a commencé.
PENDANT LA SÉANCE

Le lieu est tellement atypique et chaleureux que j'avais un sentiment de cinéma à la maison, avec l'envie de se caler au fond d'une couverture et de boire du chocolat chaud, s'il n'avait pas déjà fait mille degrés à l'extérieur. 
L'attention du/de la spectateur⋅trice doit être un peu plus active que dans une salle plus conventionnelle. L'obscurité ne peut pas être totale, on peut donc facilement se laisser distraire par les gigotements des autres, leurs allées et venues ou les mouvements du rideau noir.Le casque permet de se plonger dans une expérience plus immersive mais est de toute façon nécessaire car l'endroit peut être un peu bruyant. Nous entendons facilement les discussions des personnes qui sont dans le hall mais aussi les bruits de l'extérieur comme ceux des avions (on est à moins de 10 km de l'aéroport) ou de la Fête Foraine.
Moi qui suis facilement distraite pendant les longs-métrages (la faute à Youtube qui m'a habituée à des formats très courts et dynamiques), j'avoue avoir été un peu dans la lune ! Heureusement, je suis allée voir une histoire que je connais par cœur.
APRES LA SÉANCE

Je suis ressortie comme une enfant qui découvre un monde magique et j'avais très envie d'aller faire un tour du côté des halles qui m'avaient précédemment un peu apeurée. Je regrette de ne pas être restée plus longtemps pour boire un verre et discuter mais mon manque de sous et ma timidité ont pris le dessus (bien que l'on vienne très facilement nous parler et avec beaucoup de bienveillance). 
En quelques secondes, j'étais un têtard au milieu de l'océan, une Léa au cœur d'une friche. Les Halles accueillent régulièrement différents événements ; quand je suis arrivée, il n'en restait que les vestiges, mais le lieu reste incroyable. Comme des images valent mieux que de longs discours, je te laisse voir ça par toi-même.
J'avoue avoir parfois eu un peu les miquettes. J'étais toute seule dans cet endroit immensément grand qui reste quand même une friche. Le vent souffle parfois très fort et raisonne beaucoup en sifflant, se mêlant aux cris des enfants des attractions de la fête foraine ; ça fait un mélange un peu glauque. Honnêtement, je suis juste très peureuse. C'est très lumineux, il y a régulièrement des familles avec des enfants qui viennent jeter un œil et il y a toujours une porte ouverte sur le cinéma, pas de quoi s'inquiéter.
Pendant cette visite, je ne connaissais pas du tout le passé de cet endroit et j'ai adoré me l'imaginer, penser à toutes ces personnes qui ont travaillé ici avant que je n'y pose le pied mais aussi à toutes les bonnes idées créatives qui y passeront par la suite. Tous les sentiments que j'ai ressentis au milieu de ces halles sont assez indescriptibles, je t'invite à te faire ta propre idée si tu as l'occasion d'y aller.
J'ai malheureusement peu de photos du cinéma et beaucoup des halles ; d'abord parce que les deux espaces ne font clairement pas la même taille, ensuite parce qu'il y avait quand même des spectateurs et l'équipe qui y travaille dans le premier.
Le cinéma propose un programme très éclectique, tout le monde peut sans aucun doute y trouver son bonheur. Je trouve que c'est très chouette de mettre en avant différents genres et différentes réalisateurstrices d'ouvrages plus ou moins connus. Il y a un club de programmation auquel nous pouvons participer ; il permet de rencontrer toute l'équipe toutes les deux semaines pour programmer ensemble la saison.
Si tu habites dans le coin ou que tu es de passage, je te conseille vivement de t'y pencher et de te dépêcher car le programme se clôture le 3 novembre. Pour ce qui est des Halles de la Cartoucherie, différents événements y passent régulièrement, je t'invite donc à aller faire un tour sur les réseaux sociaux pour voir ce qui s'y passe. Je te glisse un lien vers le Facebook de La Forêt Electrique et des Halles de la Cartoucherie.
Et toi, quel est le lieu qui te laisse sans voix ? Quel est ton cinéma favoris ? Connais-tu les endroits que je t'ai présentés ?Dis-moi tout...
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