L’émeu, cet animal qui m’émeut !

Publié le 28 août 2017 par Sandrine

Je vais commencer cet article en vous racontant tout de go que je suis dingue des bestioles en tout genre. J’ai trois chats et un chien à l’intérieur (deux enfants ça compte ?), des ratons-laveurs, coyotes, porc-épic, des colibris, des fourmis, des araignées entre autres, et tout ce petit monde en liberté à l’intérieur ou à l’extérieur de la maison, dépendamment du moment de la journée et de l’invitation.

Bon, parfois je tue les fourmis, je repousse les ratons-laveurs je l’avoue, mais jamais les abeilles que je raccompagne gentiment jusqu’à leur ruche, ni les araignées que je capture avant de leur montrer la route vers l’extérieur de la maison.

Il me parait donc inconcevable de tuer un animal pour lui extraire un quelconque morceau de son anatomie à des fins cosmétiques.

Il n’y a pas si longtemps, on utilisait le gras de baleines pour réaliser des baumes ou des rouges à lèvres, puis tout le monde a crié au scandale et on a arrêté. La lanoline est, elle aussi, issue d’un animal mais il ne souffre pas puisqu’elle est prélevée sur la laine après la tonte, donc on peut la tolérer si on ne craint pas l’odeur forte du mouton.

Mais revenons à nos émeus.

Je n’ai jamais acheté d’huile d’émeu, je n’achèterai jamais d’huile d’émeu et je ne conçois même pas le principe d’utiliser de l’huile d’émeu – Voilà !

J’ai un profond haut le cœur à chaque fois que je vois de l’huile d’émeu sur les tablettes des magasins, et avant même de m’intéresser à l’animal, il y avait quelque chose qui me semblait louche, et pour cause, je vous raconte.

Un émeu peut vivre environ 20 ans dans son habitat naturel et le double en captivité. Il vit en couple, est fidèle à sa moitié et en général il n’a qu’une seule histoire d’amour, vous savez, son amour de jeunesse et il espère finir ses jours auprès de sa dulcinée… Bon, elle, est moins fidèle mais c’est une autre histoire. Chez les émeus, c’est le papa qui couve et qui prend soin des petits. L’émeu est une des plus anciennes familles d’oiseaux de la région australasienne.

Quand j’ai lu des articles sur cet animal, je l’ai immédiatement pris en affection et honnêtement pour un oiseau presque préhistorique, il est plutôt mignon.

Mais alors, l’huile ! Ben oui, l’huile ! On lui a trouvé des propriétés imaginez-vous, anti-ci, anti-ça, on a fait faire des études, on a analysé sa composition ! Elle serait antiinflammatoire (la camomille aussi), cicatrisante (le beurre de karité aussi), riche en oméga 3, 6 9 (vive la cameline !).

Cet oiseau ne vit pas ici normalement, ils ne volent pas assez pour venir migrer en été au Canada ni même en France, alors quand il a été décidé d’élever cet animal pour sa viande ou encore pour sa graisse, on s’est fiés à la culture aborigène qui prônait l’utilisation de la graisse de l’animal tué pour nourrir le clan et l’utiliser comme un soin à part entière : on utilise tout et on ne jette rien dans le respect de l’animal.

Ça a merdé quand au juste ?

Aujourd’hui, on ne respecte pas l’animal, on l’élève pour le tuer et faire du profit ! Loin de moi l’idée de faire de la propagande végétarienne, mais fichtre, pourquoi élever un émeu pour lui prendre sa viande et sa graisse et en faire des crèmes contours des yeux ?

Suis-je la seule qui trouve cela inconcevable ?

Je ne pense pas, son INCI est assez difficile à déchiffrer, on dirait qu’on veut cacher quelque chose : Dromiceius oil

Alors non mes chers lecteurs, l’huile de Castor n’est pas de l’huile qui provient d’un animal mais bien d’une plante : le ricin, vous pouvez lâcher les armes.

Par contre, Dromiceius oil vient directement des parties grasses d’un animal trop nourri pour engraisser rapidement et produire, non sans souffrance ni mise à mort, une huile de grade cosmétique.

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