Arrêter de fumer rend-t-il con?

Publié le 08 octobre 2015 par Lacigaleoulafourmi

Lorsque je fumais encore, je remarquais que le mec qui s'en grillait 20 par jour avant, devenait soudain un donneur de leçon républicain dès lors qu'il divorçait de la cigarette. Pas juste ce mec hein. Non, TOUS. Tous ceux qui cessent de fumer deviennent des donneurs de leçon, des repentis.
Comme si cet arrêt t'emmenait en cachette, la nuit, dans un souterrain où on te lave le cerveau, une secte qui t'hypnotise à prêcher la bonne parole et à mener la Guerre Sainte pour faire adhérer les pécheurs à ta nouvelle Healthy Religion.

Ce mécanisme m'a toujours tapé sur le système. T'as arrêté de fumer? C'est bien, maintenant tu remballes vite fait ta SUPER Volonté de fer et tu me laisses en paix avec ma drogue et mes remords. Merci.

Seulement. Au bout d'X années de culpabilités, de mal être et de tergiversations, j'ai enfin cessé de fumer. Et...je ne sais pas comment...certainement pendant la nuit...sans que je m'en aperçoive...dans une cave...que sais-je... mais... je commence moi aussi à donner des leçons de morale " Arrête cette merde sérieux... " " Tu fuuummes??? Non, allez, arrête ça, ça ne vaut pas la coup. " " Si Moi j'ai pu arrêter, alors TOUT le monde peut arrêter " (ouai celle-là je l'avais souvent entendue, et c'est celle qui me faisait le plus culpabiliser, parce que MOI je n'y arrivais pas ...)

J'ai arrêté de fumer il y a 4 mois. Et ça y est, je suis passée de l'autre côté de la force: la fumée de cigarette me gêne, je détourne mon nez de la personne qui vient de fumer...Comble du comble, alors là ce fut le choc: l'autre jour, j'ai été avec une amie ex-fumeuse elle aussi, manger dans une brasserie. Comme à notre habitude, on s'est installée en terrasse. Puis on a eu froid. Alors, hésitantes, on s'est tout de même posée à l'intérieur, au chaud. On ne s'assaillait JAMAIS à l'intérieur d'un bar autrefois. Qu'il vente, qu'il neige ou que la terre tremble, nous, on était dehors. Et cette fois-là, on est restée 2 heures à discuter et à manger, sans sortir. Au chaud. LIBÉRÉES. DÉLIVRÉES. Sans même penser à la cigarette, une seule fois.

Et là, je sais que tous les fumeurs, ou ceux qui essaient d'arrêter ont peut-être fermé cette page depuis longtemps, lassés par ces discours de rédemption et de ces personnes qui la clope au bec H24 jusqu'à hier, se la jouent super Healthy aujourd'hui.

Mais sérieusement: quand j'ai arrêté de fumer, au début j'en ai vraiment bavé. Mais genre vraiment. On m'avait dit que j'allais grossir. Qu'aux repas je ne saurais plus cesser de manger parce qu'il n'y a plus de clope pour m'arrêter. Que je serais en manque. On m'avait dit tout ça. Mais les insomnies, personne ne m'en avait parlé. Le truc où tu te réveilles pendant la nuit genre " bah quoi? pourquoi je suis réveillée là? " et que le matin, tu vendrais un bras pour dormir...Le truc où ton corps est en manque. Le truc où tu ne sais plus quoi faire de tes mains...le truc où dès le matin tu te dis " comment je vais gérer la journée sans elle? " ...voilà, il y a tout ça...le MANQUE de nicotine.

Mais laissez-moi vous avouer un truc quand même, sans rigoler: Si MOI j'ai pu arrêter, alors TOUT le monde peut arrêter...

- True Story -

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