La vérité sur l'affaire Harry Quebert, un livre écrit par Joël Dicker

Publié le 29 décembre 2014 par Les Trib' D'Hermily @lestribdhermily


   Nous sommes le 25 décembre, après l' ouverture de tous mes cadeaux, ma grande tante arrive et me donne un présent, il s' agit d' un livre. 
Et ce livre est celui qui est apparu il y a quelques jours sur mon instagram (ici).
    A l' ouverture du cadeau, j' inspecte le livre. Il est épais, à vue d’ œil 800 pages.
Je regarde la première de couverture, un titre qui donne tout de suite la donne: 
La vérité sur l' affaire Harry Quebert , je me dis tout de suite que ça sent le thriller, le roman policier voire l' erreur judiciaire. Puis je me penche un peu sur 
l' illustration, le paysage est situé aux USA, j'en déduis que j'aurai affaire à une intrigue américaine. J'essaye de confirmer mon hypothèse en regardant le nom de l' auteur, un certain Joël Dicker. Joël ce n' est pas très américain et Dicker ni très français non plus... 

   Je tourne le livre est je tombe sur des éloges concernant le livre ainsi qu' une petite biographie de l' auteur: il n' est ni américain et ni français, mais suisse.
La vérité sur l' affaire Harry Quebert est son deuxième roman, publié en 2012 qui a reçu deux prix prestigieux: le grand prix du roman de l' Académie française et le prix Goncourt des lycéens.
Hormis les éloges faites au roman et la petite biographie aucun petit synopsis n' est mentionné, ce sera la surprise jusqu' au bout...
Voici le synopsis du roman:
   "À New York, au printemps 2008, lorsque l'Amérique bruisse des prémices de l'élection présidentielle, Marcus Goldman, jeune écrivain à succès, est dans la tourmente : il est incapable d'écrire le nouveau roman qu'il doit remettre à son éditeur d'ici quelques mois. Le délai est près d'expirer quand soudain tout bascule pour lui : son ami et ancien professeur d'université, Harry Quebert, l'un des écrivains les plus respectés du pays, est rattrapé par son passé et se retrouve accusé d'avoir assassiné, en 1975, Nola Kellergan, une jeune fille de 15 ans, avec qui il aurait eu une liaison.
Convaincu de l'innocence de Harry, Marcus abandonne tout pour se rendre dans le New Hampshire et mener son enquête. Il est rapidement dépassé par les événements: l'enquête s'enfonce et il fait l'objet de menaces. Pour innocenter Harry et sauver sa carrière d écrivain, il doit absolument répondre à trois questions : Qui a tué Nola Kellergan ? Que s'est-il passé dans le New Hampshire à l'été 1975 ? Et comment écrit-on un roman à succès ?" D'après Livraddict

   J' ouvre le livre est la première page me met tout de suite en haleine. L' incipit est pour moi la partie du roman certes mince, mais qui reste la plus difficile à écrire... C' est elle qui détermine si le lecteur va poursuivre le roman ou non. Lorsque l' incipit est réussi alors le reste du roman est censé l' être aussi.Dès la première page on a envie de savoir ce qui est arrivé à cette gamine...Et croyez moi le lecteur sera servi tout au long du roman. Dès la première page nos soupçons de lecteur se posent sur Harry Quebert dont le nom figure dans le titre. Mais la première partie du titre insinue que ce protagoniste est innocent.
  
   Tout au long du roman j' ai élaboré de folles théories sur la disparition de la jeune Nola Kellegan, le lecteur y est obligé. Cette affaire est un véritable puzzle de 1000 pièces. D' autant plus qu' il n' y a pas qu' un seul mystère à élucider mais plusieurs qui se complètent, un véritable polynôme du quatrième degré au moins. Où il faudrait trouver le discriminant alors que tout porte à croire qu' il n' y a aucune solution ayant f(x)=0. Dans ce roman c' est tout à fait le même problème.Le dénouement nous parvient à la toute fin alors que les personnages du roman croient que 
l' affaire est bouclée. Il est surprenant même lorsqu' on peut émettre des soupçons au sujet de ce ou de ces personnage(s).

Le roman est sorti en mai 2014 en version anglaise.


    Il m' a été difficile de lâcher ce roman, je l' ai englouti en deux jours. On 
s' attache fatalement aux personnages comme on peut en détester certains.Personnellement le personnage que j' ai le moins aimé est le personnage de Jenny en 1975, elle a 24 ans mais on pourrait croire qu' elle en a 16 à cause de son attitude.J' ai adoré le personnage de Nola qui est fait de plein de mystères, elle est décrite comme étant parfaite par tous ceux qui la connaissaient. Tout au long du roman le lecteur se pose des questions sur cette adolescente de 15 ans: était-elle réellement parfaite? Est-elle réellement morte? A-t-elle réellement eu une relation avec Harry Quebert?Je me suis attachée à elle, on oublie qu' elle n' a que quinze ans je lui en aurai donné facilement 20.
    Et puis forcément on est confronté à une question morale: "Peut-on approuver une relation amoureuse entre un homme de 34 ans et une jeune femme de 15 ans?". Franchement ça ne m' a pas choqué. Tout au long du roman, le lecteur revit leur histoire d' amour tellement éprouvante. Le lecteur est confronté aux sentiments des deux protagonistes: Harry et Nola. Les sentiments de chacun sont très forts. On ne peut pas juger Harry comme un pervers ou encore comme un pédophile... Il culpabilise d' éprouver de tels sentiments envers une adolescente. Le lecteur découvre qu' au fil des 33 années qui ont suivi la disparition de Nola qu' Harry aura vécu en fonction des désirs de la seule femme qu' il aura aimé parce qu' il n' aura jamais cessé de 
l' aimer mais aussi de l' attendre. Personnellement j' ai eu mal pour lui tout le long de ma lecture. Il a continué à vivre dans le seul but de la revoir...
   En découle de cette question morale, le véritable chef d' accusation contre Harry Quebert. L' opinion public le condamne parce qu' il a entretenu une relation amoureuse avec une adolescente de 15 ans et non pas parce qu' il est soupçonné de l' avoir assassiné. Tout cela me rappelle un autre roman écrit par Albert Camus, L' étranger où le protagoniste est condamné à mort non pas parce qu' il a tué quelqu' un (alors que ce n' était pas de son propre grès) mais parce qu' il n' est pas comme les autres hommes, il n' est pas affecté par la mort de sa mère, il n' a pas de sentiment ce n' est que lorsqu' il commet un meurtre qu' il commence à ressentir des sentiments. Dans La vérité sur l' affaire Harry Quebert, c' est tout à fait la même chose qui arrive à Harry, l' opinion public le lynche parce qu' il n' a pas agi de façon morale, entretenir une relation amoureuse avec une adolescente de 15 ans n' est pas morale et paraît complètement fou à la société. Mais les deux protagonistes nous montre que ne pas vivre leur amour comme les autres a pour conséquence de les rendre fous, d' où la petite citation que j' emprunte à Jiddu Krishnamurti: "Ce n' est pas un signe de bonne santé mentale d' être bien adapté à une société malade.".

   J' aime beaucoup quand un roman pose des questions existentielles comme celle-ci. Tous les romans ne le font pas et pourtant cela différencie un bon roman d' un très bon roman.Le lecteur pourra constater que l' écriture du roman est légère, ce n' est pas du Marcel Proust. Pour ma part je pense que ce roman n' a pas besoin d' une écriture emplie de figures de style à chaque ligne, il y en a sûrement mais je ne les ai pas relevé. Bien que ça ne m' aurait pas dérangé que l' auteur améliore la beauté de son écriture, pour certains cela peut déranger. Surtout lorsqu' on sait que le roman a remporté en 2012 le grand prix du roman de l' Académie française, on est en droit de s' attendre à une écriture un peu plus élaborée.


  
   En somme je dirai qu' il s' agit d' un roman formidable qui a le talent de traiter divers sujets comme le trouble de la page blanche chez l' écrivain, l' amour, la mort, la réussite... A dévorer sans plus attendre!
Ma note: 17/20 
    Et toi, as-tu déjà lu ce roman? Qu' en as-tu pensé? Ton avis m' intéresse, dis le moi par commentaire (si tu as publié une critique, ajoute le lien dans un commentaire). 
Mais si tu ne l' as pas lu, je te conseille vivement de le lire, tu ne seras pas déçu(e).     Je vous retrouve prochainement pour de nouveaux articles. Bonne semaine.

PS: J'ai rédigé il y a quelques jours un article concernant une pétition (article ici pour plus d'informations). Cette pétition me tient réellement à coeur, vous pouvez la signer en cliquant ici.
                                  Merci beaucoup.